L’incapacité des gouvernements du Canada et de l’Ontario de financer l’achat de rames de métro laisse les travailleuses et travailleurs d’Alstom et les usagers de Toronto sur le carreau

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Train à l'approche de la plate-forme TTC
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Les travailleuses et travailleurs de l’usine Alstom à Thunder Bay ont été stupéfaits d’apprendre que les gouvernements du Canada et de l’Ontario n’avaient pas alloué les fonds nécessaires pour l’achat de 80 rames de métro en vue de l’exploitation et du prolongement de la ligne 2 de la Commission de transport de Toronto (CTT). Cette erreur a poussé la CTT à annuler son appel d’offres pour l’achat de ces véhicules. Tous les ordres de gouvernement sont pleinement conscients de l’urgence de financer ce remplacement depuis des années. Les membres d’Unifor sont outrés de cette impasse financière. Ils demandent à tous les ordres de gouvernement de mettre fin aux tactiques politiques qui mettent en péril les emplois et de simplement répondre aux attentes.

« À l’heure où les gouvernements se félicitent de s’être engagés à accroître l’utilisation des transports en commun et à réduire les émissions de gaz à effet de serre, il est scandaleux de découvrir que le financement de ces rames de métro dont la population a grandement besoin est retardé, mettant ainsi en péril les moyens de subsistance des travailleuses et travailleurs », a déclaré Lana Payne, présidente nationale d’Unifor.

Les membres de la section locale 1075 d’Unifor sont à bout de patience et ont besoin d’une action immédiate et décisive. Cette usine a construit toutes les rames de métro qui circulent actuellement à Toronto et est la mieux placée pour continuer de les entretenir et de les construire à l’avenir. Les travaux actuels pour Metrolinx et la CTT devant se terminer en 2025, le sort de cette usine historique, en activité depuis plus d’un siècle, demeure incertain. Le gouvernement doit donner suite à cette commande, et rapidement, afin que l’usine ait le temps de se préparer à la construction des rames, notamment en organisant la chaîne d’approvisionnement.

De 2011 à 2019, le nombre de membres d’Unifor travaillant à l’usine Alstom variait de 750 à environ 1 300. Cette usine est un pilier de l’économie locale. À son apogée, elle était le plus important employeur du secteur privé de la région, soutenant les emplois et les familles et générant une activité économique considérable dans la région. Alors que le travail continue de diminuer, la situation ne fait qu’empirer. L’an dernier, 200 travailleuses et travailleurs ont perdu leur droit de rappel après avoir été mis à pied pendant 3 ans et 22 d’entre eux ont opté pour une retraite anticipée. L’usine emploie actuellement quelque 230 membres d’Unifor, dont une poignée seulement conserve ses droits de rappel.

« Les membres d’Unifor savent mieux que quiconque comment construire et entretenir les rames de métro de la CTT, a indiqué Justin Roberts, président de la section locale 1075 d’Unifor. Si aucun fonds n’est alloué maintenant, d’autres travailleuses et travailleurs qualifiés n’auront pas d’autre choix que de partir. Le gouvernement met cette usine en péril et prive la CTT et les usagers de Toronto des véhicules sûrs, fiables et abordables que nous construisons depuis des années. »

Les rames présentement en service commenceront à atteindre la fin de leur durée de vie utile dans trois ans seulement, en 2026. Sans ces nouvelles rames de métro, la qualité des services de transport en commun des usagers de la CTT en souffrira inutilement.

Les travailleuses et travailleurs ainsi que les usagers ont besoin que les gouvernements du Canada et de l’Ontario allouent immédiatement et officiellement des fonds pour l’achat de nouvelles rames de métro de la CTT afin que l’appel d’offres puisse être rétabli et que les rames soient commandées tout en maximisant leur contenu canadien.