La Journée internationale du droit à l’information - une lutte pour les droits et les libertés des journalistes tout au long de l’année

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Illustration d'une carte du monde et de journalistes pour la Journée mondiale de l'information
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La Journée internationale du droit à l’information (28 septembre) est une campagne mondiale visant à amplifier le pouvoir et les effets du journalisme factuel. Mais une seule journée ne suffit pas.

Nous avons vu les géants des médias numériques s’infiltrer dans le paysage médiatique canadien, s’accaparer des indispensables recettes publicitaires et bouleverser les modèles de financement traditionnels qui soutenaient l’édition de journaux et la télévision.

Parallèlement, des sociétés étrangères de diffusion en continu ont profité d’une législation sur la diffusion obsolète qui leur a permis d’accéder au marché canadien sans reverser leur juste part dans la production médiatique canadienne, comme les radiodiffuseurs traditionnels sont tenus de le faire.

Si le paysage médiatique canadien a été bouleversé, les journalistes et les travailleuses et travailleurs des médias ont dû faire face à une multiplication des actes de harcèlement et d’abus, qui trouvent en grande partie leur origine dans le sexisme, le racisme, l’islamophobie, l’homophobie, la transphobie et la xénophobie toxiques. La montée du populisme d’extrême droite a militarisé la notion de « liberté d’expression", si bien que le harcèlement des journalistes et des professionnels des médias fait souvent l’objet d’une coordination et d’une orchestration par les dirigeants et les démagogues de l’extrême droite.

L’opposition de droite conservatrice a crié à la liberté et à l’indépendance, tout en qualifiant les journalistes de « fausses nouvelles », en leur refusant l’accès aux événements, et en allant même jusqu’à inciter au harcèlement et à la violence.

Le journalisme et les nouvelles locales sont un bien public. Ce sont les fondements d’une saine démocratie, et toute tentative de les affaiblir doit être considérée comme une tentative d’érosion et de destruction de notre société démocratique et libre.

Le gouvernement canadien peine à réformer et à mettre à jour la politique canadienne sur la radiodiffusion, alors que chaque semaine, davantage d’organes de presse ferment leurs portes, ou ferment carrément des établissements locaux qui fournissent des informations essentielles à la communauté. Après plusieurs années de discussions et de consultations, le gouvernement fédéral a finalement adopté la Loi sur la radiodiffusion continue en ligne et la Loi sur les nouvelles en ligne, deux textes législatifs particulièrement attendus qui contribueront - de différentes manières - à créer un modèle de financement plus équitable et plus stable pour les médias du Canada.

Les membres du secteur des médias et les dirigeantes et dirigeants d’Unifor sont parvenus à faire adopter ces importants textes législatifs, malgré les efforts concertés des géants des médias numériques et de la radiodiffusion en continu, ainsi que de leurs partisans, pour les contrer. Le syndicat continuera à se battre pour des modèles de financement plus équitables, durables et à long terme afin de soutenir les médias à travers tout le pays, depuis les petites voix indépendantes jusqu’aux médias grand public de niveau national.

Mais il est clair que nous ne pouvons pas compter uniquement sur le gouvernement. Cela fait des années qu’Unifor travaille d’arrache-pied pour protéger et promouvoir le journalisme factuel au pays. En 2016, nous avons lancé notre Plan d’action médias, une campagne publique menée par les sections locales d’Unifor spécialisées dans les médias, afin de lutter pour la préservation des nouvelles locales et de faire face au harcèlement dans le domaine du journalisme.

En même temps, notre Conseil des médias a lancé Vous trouverez de l’aide ici :, un centre en ligne qui fournit des ressources et du soutien aux journalistes et aux travailleuses et travailleurs des médias qui sont victimes de harcèlement et d'abus. Vous trouverez de l’aide ici : s’adresse aux membres d’Unifor, ainsi qu’aux travailleuses et travailleurs des médias non syndiqués et indépendants, car nous savons que le harcèlement et les abus sont un problème qui touche l’ensemble du secteur.

En août dernier, le Conseil canadien d’Unifor - le rassemblement annuel de nos élues et élus, dirigeantes et dirigeants et déléguées et délégués - a adopté une résolution s’engageant à lutter contre le harcèlement à l’encontre des journalistes et des travailleuses et travailleurs des médias, notamment en élaborant et en menant une campagne multimédia qui donne la parole aux journalistes et condamne le harcèlement, la haine et les abus.

Nous sommes à une croisée des chemins. Désormais, il ne suffit plus de parler de l’importance des nouvelles, le moment est venu de se battre pour elles. De se battre pour un modèle de financement durable, de se battre contre les géants du numérique en ligne qui bloquent l’accès aux nouvelles canadiennes, de se battre contre le harcèlement et l’abus à l’encontre des journalistes, et de se battre pour notre droit de savoir ce qui se passe à tous les niveaux du gouvernement.

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